La profession de VRP suscite actuellement l’engouement de jeunes diplômés et de salariés désireux de se reconvertir. Plusieurs personnes confondent les tâches d’un VRP avec celles d’un commercial salarié. Or, le VRP est encadré par un statut spécifique, qui le distingue de l’agent commercial. Il exerce son travail avec un ou plusieurs employeurs, et toutes ses règles de statut sont néanmoins énoncées par le Code du travail.
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Qu’est-ce qu’un VRP ?
Appelé communément « représentant salarié », le terme de VRP signifie Vendeur, Représentant, Placier. Elle désigne un représentant de commerce qui a la qualité de salarié. Il est donc embauché par un seul ou plusieurs employeurs dont sa principale mission consiste à démarcher, prospecter et fidéliser une clientèle afin de signer des contrats ou des commandes.
Le VRP dispose d’un statut juridique particulier. Horaires, salaires, congés, régime social, etc. Toutes ses règles sont définies par le Code du travail (article L.7311-1) et suivant et l’Accord national interprofessionnel des VRP (accord de branche). Par contre, le Code de commerce encadre celle du commercial qui travaille de manière indépendante.
Ce professionnel autonome est un appui fondamental pour une entreprise voire ses expertises en matière de stratégie commerciale. Dans la majeure partie du temps, un VRP est en général un commercial terrain qui maintient la relation client. Considérés comme tout autre salarié, les VRP peuvent démissionner ou se faire licencier, dans le total respect des indemnités et des préavis.
Les différents types de VRP
Il existe deux types de VRP selon le nombre d’employeurs de l’entreprise :
Le VRP exclusif
Il est employé par une seule entreprise, et est lié par un contrat d’exclusivité ou une clause de non-concurrence. Sa rémunération minimum professionnelle est égale à 520 fois le SMIC horaire par trimestre pour un contrat à temps plein et hors taxes. Pour les 3 premiers mois d’activité à plein temps, une exception est toutefois prévue, dont :
- Premier mois : 80 fois le SMIC horaire
- Deuxième mois : 220 fois le SMIC horaire
- Troisième mois : 390 fois le SMIC horaire
Le VRP multicarte
Avec ce contrat, le représentant commercial peut travailler pour de nombreux employeurs. De ce fait, ces derniers ne peuvent solliciter à aucun revenu minimum professionnel garanti du fait qu’il possède plusieurs ressources.
La différence entre VRP et agent commercial
Malgré le nombre de similitudes, un VRP se distingue par certaines caractéristiques de l’agent commercial.
L’une des grandes différences entre le VRP et l’agent commercial est son indépendance. Un commercial salarié est un prestataire indépendant, tandis qu’un représentant commercial doit être affilié à une ou plusieurs entreprises.
L’agent commercial travaille pour son propre compte, sans contrats de travail, et peut collaborer par mandat avec les entreprises. Par contre, le VRP salarié, il détient son propre statut juridique, et est subordonné à son employeur par le biais d’un contrat de travail.
L’autre différence se trouve au niveau de la rémunération. Un commercial salarié est rémunéré par commission, sur la vente réalisée et à chaque vente récurrente. Alors, qu’un VRP est rémunéré par un salaire fixe complété de ses commissions.
La dernière différence, c’est que le travail d’un représentant est bien plus qu’un commercial. Il touche également à l’ingénierie d’affaires et au domaine du technico-commercial.
Quelles sont les conditions d’obtention de son statut ?
Un VRP bénéficie d’un véritable contrat de travail comme les autres salariés. Mais pour être considéré comme tel, son statut doit remplir un certain nombre de conditions :
- Le travailleur doit agir comme un représentant commercial
- Le représentant commercial doit travailler pour le compte d’un ou plusieurs employeurs
- Il doit exercer cette activité de manière exclusive, c’est-à-dire ne pas vendre les mêmes produits ou services pour le compte de plusieurs employeurs à la fois
- Un VRP ne peut pas vendre des biens ou des produits en son nom ou en son compte personnel, mais il peut conclure un contrat de vente ou d’achat si son entreprise l’autorise
- Les conditions relatives à la rémunération, à la zone géographique, à la localisation des clients et aux produits ou demandées, ont été fixées à l’avance.
Il est toujours possible pour les deux parties d’appliquer le statut VRP même si ces conditions ne sont pas respectées. Toutefois, il faut démontrer que ce choix offre certains avantages particuliers au salarié.
Le statut social du VRP
Le commercial VRP est un appui essentiel pour le chef d’entreprise. Ainsi, son contrat de travail doit être solide juridiquement afin de bien encadrer les intérêts de chacune des parties.
Le contrat de travail
Le contrat de travail d’un VRP peut être à durée déterminée ou indéterminée. Il bénéficie également d’une période d’essai de 3 mois maximum. Si son contrat est rompu au cours de cette période, le professionnel doit verser une commission de retour sur échantillonnage. Celle-ci correspond aux commandes déjà passées avec le VRP, mais non encore transmises à l’employeur au cours de cette période.
En ce qui concerne la durée de travail, un VRP salarié n’applique pas les règles de 35 heures légales à son statut sauf conventions et clauses particulières. Il peut donc bénéficier d’un travail à temps partiel, mais son horaire devra être mentionné sur le contrat.
La rémunération de VRP
Contrairement aux agents commerciaux, le VRP possède plusieurs options pour fixer son salaire :
- Rémunération par salaire fixe
- Rémunération uniquement par commission
- Rémunération par salaire fixe et par commission.
Son montant, ainsi que sa modalité de calcul sont fixés par les deux parties.
Toutefois, il est rare d’embaucher un VRP en lui proposant une unique commission. Pour le VRP exclusif, sa rémunération est d’au moins 520 fois le SMIC horaire en vigueur. Pour le VRP multicarte, aucun minima n’est fixé. Chacune de ses commissions doit être payée au moins tous les 3 mois.
Rupture de contrat
Le contrat à durée indéterminée d’un VRP peut être rompu par démission, licenciement, ou encore une rupture conventionnelle. Toutes ces ruptures doivent être données lieu à un préavis selon la durée de l’application du contrat :
- un mois lors de la première année
- deux mois lors de la deuxième année
- trois mois pour les années au-delà.
Pour les VRP, il existe une indemnité de clientèle qui peut être due par l’employeur. Celle-ci répare le dommage résultant de la clientèle que le salarié a créée ou apportée à l’entreprise.